Les mondes universitaires face aux logiques du marché: circulation des savoirs et pratiques des acteurs
Les mondes universitaires face aux logiques du marché: circulation des savoirs et pratiques des acteurs, 18 au 19 Juin, Casablanca, MAROC.
Colloque organisé par le Réseau "Acteurs Emergents" de la Fondation de la Maison des Sciences de l'Homme, réseau transnational qui regroupe des chercheurs d'Europe, Asie, Amérique et Afrique.
La mondialisation économique se traduit par une expansion constante du marché. Repoussant sans cesse ses frontières, celui-ci annexe de nouveaux territoires qui ne lui sont pas toujours favorables. L’espace universitaire est devenu, sous la pression de cette mondialisation, un des derniers à subir l’influence de la logique du marché, non sans manifester une certaine résistance, comme en ont attesté, en France, les débats relatifs aux conséquences de l’autonomisation des universités. Les frontières entre le monde universitaire et le monde économique se modifient et se brouillent.
La mondialisation accélère une circulation des savoirs et des idées, qui ne s’opère pas uniquement au sein des espaces académiques : les migrations des cadres et des techniciens qualifiés, la mondialisation de l’expertise, l’intensification des échanges entre les intellectuels se traduisent par d’autres modes de diffusion de modèles et de schèmes de pensée[1].
L’objectif de ce colloque est d’analyser ces différentes formes de circulation des connaissances et leurs effets. Il s’agira d’examiner, d’une part, les instruments d’introduction de la logique du marché dans les processus de production et de circulation des savoirs et, d’autre part, les logiques développées par les acteurs dans ce processus.
A partir du concept de « Grande Transformation » qui rend compte de l’expansion du marché comme institution, Karl Polanyi avait mis en évidence les dérégulations que provoque le « marché autorégulé »[2]. On pourra chercher à mobiliser certaines de ces analyses pour comprendre les effets de la « grande transformation » de ces dernières décennies sur le champ scientifique et universitaire. Dans quelle mesure, dans la nouvelle conjoncture, les institutions académiques sont-elles conduites à intégrer les principes fondateurs du marché, dont la rentabilité, qui commandent des dispositions commerciales comme la vente de services universitaires, la satisfaction des demandes d’une population estudiantine de plus en plus désignée par le terme de clientèle, la multiplication de programmes d’études justifiés par le souci de répondre à un marché de l’emploi relativement versatile, l’homologation des diplômes sur un marché international, le souci de multiplier les commanditaires et sponsors ? Dans quelle mesure et à quelle conditions opposent-elles une résistance au nom des valeurs de l’autonomie du monde universitaire, autonomie pensée en termes culturels et intellectuels, mais aussi en termes d’autonomie nationale ?
Avec la mondialisation de la sphère académique, les universités et les autres structures d’enseignement supérieur et de recherche font face à de nombreuses contraintes parfois contradictoires. Elles sont incitées à adopter des critères d’excellence pour se situer à de hauts niveaux dans les classements internationaux, ce qui leur assure visibilité et reconnaissance internationales (recrutement plus sélectif, modalités d’évaluation homologuées, etc.) et à se regrouper dans de grands pôles. Un processus de certification et une transformation des curricula se mettent en place pour faciliter les mobilités étudiantes[3] ; le domaine scolaire s’empare des termes de l’économie de marché (efficacité, concurrence, compétences). Mais dans le même temps, les institutions d’enseignement doivent se montrer flexibles par rapport à un environnement économique en transformation constante et répondre aux demandes de formations professionnelles moins prestigieuses pour assurer l’insertion sur le marché du travail de leurs diplômés, ce qui peut parfois les cantonner au statut d’institutions de « seconde zone ». Une autre tension tient à la cohabitation, au sein du monde universitaire, de différentes logiques d’excellence. Ainsi la logique bureaucratique (qui loue les « bons gestionnaires ») et la logique professionnelle (lorsque les enseignants sont aussi des « bons praticiens ») peuvent entrer en concurrence avec les logiques d’excellence proprement académiques. Comment se concilient ces exigences qui peuvent être contradictoires ? Il existe une diversité de réponses, selon les pays, l’environnement économique, les conjonctures politiques, les disciplines, les réseaux, etc. Cette réflexion se révèle être une porte d’entrée pour analyser les processus migratoires mondiaux et leurs changements éventuels.
Des études de cas ou des monographies seront particulièrement utiles pour approfondir la connaissance de ces transformations et de leurs effets. Plusieurs axes seront explorés, autour desquels seront organisées les différentes sessions du colloque.
Axes du colloque
* L’analyse des grands flux migratoires et des logiques de circulation internationale des étudiants
* La construction d’un « marché international » des études supérieures et ses effets sur les champs nationaux
* Circulation des savoirs : savoirs publics/savoirs privés
Dates: 18 au 19 Juin à Csablanca au Maroc.
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